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En 1178, un acte du roi Louis VII mentionne qu'il a été signé par ce souverain en sa résidence de Vincennes : "apus vicenas". Mais nous n'en savons pas plus sur ce logis.
Par contre, la tradition -qui attribuait à Philippe-Auguste la création
d'un premier manoir à Vincennes- a été confirmée
par la longue campagne de fouilles conduite dans les années 90,
campagne qui a mis à jour d'importants vestiges. Pour l'essentiel,
les constatations faites recoupent parfaitement les plans dressés
par l'architecte Le Vau, en 1654, en prévision de la construction
des pavillons du roi et de la reine.
Ci-contre
:
Au
premier plan : les fondations retrouvées lors des fouilles des
années 90.
Les fondations mises à jour par les fouilles comportent notamment
le débouché de l'aqueduc qui amenait l'eau au manoir.
Ce manoir se situerait aujourd'hui dans le quart N.E. de la grande enceinte
qui sera ultérieurement bâtie par Charles V. C'était
un vaste carré de 70 m de côté. Trois ailes latérales
entouraient une cour centrale; la quatrième fut ajoutée plus
tard. A chacun des angles N.O. et S.O., s'élevait une tour circulaire.
Deux autres tours, semi-circulaires, encadraient l'entrée aménagée
au milieu de la face Ouest. C'est peut-être Saint-Louis qui, ultérieurement,
aurait fait aménager la grande "Salle d'assemblée", construction
à double étage, longue de 25 m et large de 9m. On lui attribue
aussi l'édification, à l'angle S.E. de l'enceinte, d'un donjon
carré, large d'une dizaine de mètres, .
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Ci-contre
: esquisse du manoir tel qu'il était probablement à l'époque
de Saint-Louis.
En haut et à droite : le donjon Immédiatement à la gauche de celui-ci : la chapelle Saint-Martin (V. le chapitre consacré à la Sainte-Chapelle). Il faut pouvoir héberger, notamment quand le roi est présent, un nombre considérable de personnes de statuts très divers. Ces occupants logent dans les nombreuses constructions élevées au fil du temps, à l'extérieur de l'enceinte du manoir ou, encore, sur ses cours. C'est ainsi que, par exemple, les membres de la cour des comptes bénéficient d'un logis spécialement bâti à leur intention. Mais il faut aussi abriter et nourrir les différents services domestiques qui accompagnent les souverains dans leurs pérégrinations. Ils constituent ce que l'on nomme : |
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Tous les bâtiments du manoir ont aujourd'hui disparu, mais ils figurent encore sur des gravures du XVIIème siècle (V. celle de Brissard au premier chapitre).
Le manoir disposait de puits, indispensables en cas de siège. Mais,
pour lui assurer une fourniture d'eau habituelle plus satisfaisante , dès
le 13ème siècle, on lui amène, au moyen de conduites,
celles du "ru de Montreuil"
dont nous savons déjà qu'elles désaltéraient
les animaux de la réserve de chasse. Et on en profite, au passage,
pour récupèrer la production du "ru
orgueilleux" qui, lui, descend des hauteurs
de Belleville.
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