LA SAINTE CHAPELLE 
DE VINCENNES
 

   En 1248, Saint-Louis crée à Vincennes une "chapellenie" (c'est-à-dire une charge de chapelain) pour le service d'une certaine chapelle Saint-Martin dont l'emplacement exact, par rapport au manoir, n'a pu être déterminé avec certitude.
 
 

 
A propos de Saint-Martin : 
 
Chape, chapelle et chapelain

   Le Moyen-Age a accordé une extraordinaire importance aux reliques des saints. 

   Déjà, les ancêtres du roi Hugues Capet conservaient précieusement dans leur "trésor" la "chape"  (sorte de manteau  sans manches) de Saint-Martin. Celui-ci avait d'abord été officier dans l'armée romaine. Selon la tradition,  il croisa, en pleine campagne, pendant un rude hiver, un pauvre homme déguenillé et meurtri par le froid. Alors, spontanément, Martin coupa son manteau en deux et en donna la moitié au miséreux. 

   Après avoir quitté l'armée, Martin deviendra l'apôtre des campagnes et l'évêque de Tours... 

    Au départ, le mot chapelle a désigné spécifiquement le lieu saint où l'on conservait, dans un coffre-reliquaire, la relique de la fameuse chape. Puis, par extension, il s'est appliqué à toute construction, ou partie de construction, destinée à héberger de saintes reliques, quelle qu'en soit la nature. Et un clerc desservant une chapelle en est  naturellement devenu le chapelain. 
 

 
Ci-contre : Le petit bâtiment, en forme de tour carrée, débordant sur la gauche abrite, à l'étage, le "Trésor"  et, au rez-de-chaussée, la sacristie.

      Au 14ème siècle, Charles V inaugure la Sainte-Chapelle du Palais de la Cité, à Paris. Et il décide alors de répartir, entre les deux logis royaux, les "saintes reliques". Cette expression désignait la Couronne d'épines et un fragment de la Vraie Croix antérieurement achetés à l'empereur de Constantinople par Saint-Louis.

   C'est pour desservir la future Sainte-Chapelle de Vincennes, qu'en 1379, ce même Charles V fonde un collège de quinze chanoines qu'il installe dans une contruction élevée au sud du manoir, à l'extérieur de celui-ci. On ne sait pas exactement quand débutèrent les travaux de construction du magnifique édifice que nous admirons encore aujourd'hui, en tant que dernier témoin du gothique flamboyant. En 1396 fut achevé le petit bâtiment à deux niveaux qui abrite la sacritie et le "Trésor" (mot par lequel on désigne les reliques).

   Le chantier dura encore fort longtemps et fut interrompu pendant de très nombreuses années. Une reprise temporaire intervint sous François 1er mais l'inauguration n'eut lieu qu'en 1552, sous son fils, Henri II.
 

Ci-contre :
 

Le jubé (d'après une gravure de la fin du 18ème siècle)
 

   On appelait ainsi une sorte de galerie transversale surmontant une ou des arcades et séparant le choeur de la nef. La lecture de l'Epitre et la proclamation de l'Evangile s'effectuaient du haut du jubé dont il existe encore quelques exemples en France : église Saint-Etienne du Mont à Paris, abbaye de La Chaise-Dieu.
 
 

   Aujourd'hui disparu, ce jubé divisait la chapelle en deux. En-dessous, se dressait le trône du roi, surmonté d'un dais et tourné vers le choeur. Car, de droit, le souverain était aussi le grand-maître de l'ordre de Saint-Michel, fondé par Louis XI et installé dans cette chapelle. Et les chevaliers de cet ordre prenaient place dans des stalles situées  de part et d'autre du trône royal.

   De nombreuses dalles funéraires couvraient le sol de la Sainte-Chapelle. En effet, on y inhumait des personnages de haut rang : officiers royaux et chanoines vivant dans l'enceinte du château. Et on y avait aussi transféré les défunts précédemment enterrés dans l'ancienne chapelle Saint-Martin du vieux manoir. Rappelons que le duc d'Enghien y fut également inhumé sous la Restauration.

     D'origine, une flèche, aujourd'hui disparue, surmontait l'édifice.

 
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