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La Bibiothèque Nationale possède un acte authentique, daté de 1037, par lequel le troisième roi capétien, Henri 1er, concède à l'abbaye Saint-Maur-des-Fossés le droit de prélever chaque jour, dans le bois de Vincennes, trois charges d'âne de bois à brûler. Nous apprenons ainsi que les souverains possédaient alors cette propriété mais nous ignorons depuis quand.
Ultérieurement, les successeurs d'Henri accordent le même genre de concession à d'autres communautés religieuses : "une charretée de bois mort à prendre quotidiennement" pour les religieuses de l'abbaye de Montmartre, "...chaque jour, une charge de cheval de bois à brûler" pour la léproserie de Saint-Lazare, etc...
La clôture du parc
Dés le début de son régne, le roi Philippe-Auguste s'empresse de faire entourer le bois d'un mur de pierres, "haut et fort". Parallèlement, il rachète les concessions de ramassage de bois mort consenties par ses prédécesseurs car il veut créer une réserve de gibier pour les chasses royales. En fait celles-ci correspondent autant à un besoin économique qu'à une activité de loisirs : il faut non seulement nourrir la famille du souverain mais aussi tout son entourage d'officiers et de serviteurs!
Pour aider au peuplement de la réserve ainsi créée,
le roi d'Angleterre Henri II envoie à son confrère français
des daims et des chevreuils capturés dans les provinces qu'il possède
alors en France. Au total, le gibier est très varié
car il comporte aussi des lapins, des lièvres et des sangliers.
S'y ajoutent d'indésirables prédateurs : loups et aigles
! Ce qui fait dire par un témoin que "en
ces bois ont accoustumé a estre toutes matières de
bestes sauvages".
Ci-contre:
Détail d'une enluminure
des
A droite: le veneur sonne dans son cor la fin de la chasse; il porte couteau et "estortoir" pour écarter les branches. Au loin:
les hautes tours du nouveau château construit au 14ème siècle,
sous Charles V.
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Sous le règne de Napoléon III le bois de Vincennes devient propriété de la Ville de Paris. Le préfet Haussmann le fait aménager en lieu de promenade pour les citadins. A cette occasion, on creuse les deux lacs artificiels : celui de Daumesnil et celui des Minimes. Le nom du premier perpétue le souvenir du glorieux gouverneur du château. Celui du second rappelle la présence, en ces lieux, d'un prieuré grandmontain fondé au 12ème siècle par le roi Louis VII. L'église et les bâtiments conventuels ont été détruits pour faire place au lac.
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